Jour 1 (suite) 

Nous remontons le matériel de la plage vers un terre plein. La nourriture est laissée à mi chemin entre la plage et nous: Ici on ne rigole pas avec la sécurité vis à vis de l'ours. Stéphane aura l'occase de nous faire un topo avant le dodo ce soir puisque nous aurons des tours de garde à faire la "nuit".

Nous commençons par la tente mess, sorte de gros tepee avec un seul mat et qui nous abritera pour les repas. Le premier montage est un peu folklorique, heureusement Jacques veille! Nous montons ensuite nos tentes. Bien qu'il fasse plutôt bon, nous voyons que le matériel fourni doit nous permettre de supporter des cieux beaucoup moins cléments.


Et voilà le camp est monté, nous n'avons mis qu'une heure et demi!!!, on fera beaucoup mieux avec la pratique, en particulier le dernier jour....  

Deux volontaires (Fred et mon papa (trop fort mon papa!!!)) se chargent de la première mission eau. Ils sont en vue du camp donc ils peuvent y aller seuls. En pratique ils font le tour de la "mare" qui se trouve à côté de nous pour essayer de trouver de l'eau pas trop boueuse, et pas trop pleine de merdes d'oiseaux. L'eau sera bouillie mais quand même, en bons touristes fraîchement débarqués, on a un peu de mal à s'y mettre!

16h, Stéphane nous propose de faire connaissance avec nos kayacs et pour cela d'aller faire un tour au pied du glacier au fond du Fjord. Nous enfilons tous nos "nounours" ou "pilou" selon le petit surnom que chacun a donné à sa salopette en polaire et retournons à la plage.

Commence alors le réglage des commandes de gouvernail. Les commandes sont au pied du pagayeur arrière de chacun des kayacs. C'est assez long et fastidieux surtout pour Stéphane... Nous partirons à vide pour cette première prise en main, nous ne chargeons que le matériel photo et un peu de bouffe. Pour faire pro, nous comparons ce que nous disent le compas et ma boussole!!

Stéphane nous explique ensuite comment pagayer puis nous nous équipons: nous enfilons la combi étanche par dessus la salopette en polaire. Par dessus nous enfilons une jupe qui servira à fermer notre iloir et enfin le gilet de sauvetage. Nous voilà prêts.

18h, nous "décollons".

Au bout d'une petite heure nous sommes en vue du glacier. La mer est d'encre, le soleil brille par moment à travers les nuages. Nicolas Hulot n'a qu'à bien se tenir me dis-je. Que demander de plus? Un phoque peut être?

Alors que nous nous approchons du glacier et commençons à rencontrer nos premiers glaçons, nous sommes exauces, un phoque se fait "bronzer" au loin sur un gros glaçon. Stéphane organise une maneuvre de contournement pour que nous puissions nous rapprocher, s'ils ont l'air tout à fait débonnaires, les glaçons peuvent tres facilement nous faire chavirer car ils se retournent fréquement.

A force de patiente et après maintes pauses photos nous finissons par arriver très pres du phoque (barbu) qui ne semble pas le moins du monde éffarouché. Nous sommes aussi suffisamment pres du front du glacier pour qu'ils soit nécéssaire de rester très attentif aux fréquentes chutes de seracs dans l'eau. Nous sommes bien sur beacoup trop loins pour risquer de nous en prendre un sur la tête mais les grosses chutes provoquent des vagues et une chute suffisament important pourrait en engendrer une qui ballaierait nos kayacs.

20h. Nous repartons en direction du camp. 

L'ambiance est superbe, même si le soleil ne va pas se coucher on a droit à une belle lumière de soleil couchant.

21h30. Nous arrivons au camp. Nous hissons les kayac sur la berge et les retournons pour la nuit. Nous prenons le repas dans la tente mess. Stéphane nous explique comment vont fonctionner les tours de garde. Il est en effet impératif qu'il y aie toujours l'un d'entre nous eveillé au cas où un ours s'approcherait. Même si les accidents sont extrèmenent rares, le sujet n'est pas pris à la légère. Nous avons pour consigne de réveiller Stéphane si un ours est aperçu. Ils sont en principe attirés par l'odeur de la nourriture. L'espèce étant protégée, le but est de le faire fuire en lui faisant peur. Le fusil étant le dernier recours. Si un ours est abattu, une enquète est menée et gare au tireur si l'ours était à plus de 20m de distance. Pour faire fuir l'ours en cas de besoin, nous portons en permanence un stylo lance fusée au tour du cou. Les tours de garde dureront une heure. Nous nous mettons d'accord sur l'ordre de passage. Une personne ayant finit son tour reveille tout simplement le suivant sur la liste. Pour compléter la panoplie anti ours, la "vigie" a droit à un pistolet lance fusées digne des films américains. Le pistolet comme les stylo doivent servir à faire fuir l'ours en tirant au sol entre lui et le tireur.

23h Nous nous couchons, il fait jour bien sûr. Je suis de garde dans la matinée en théorie.

Jour 2

9h. Le jour ce lève, ou plutôt j'enlève le cache que j'ai mis sur mes yeux pour dormir. J'entend qu'on discute dehors et je décide de me lever. Je suis surpris de constater qu'il est 9h et que j'aurais normalement du faire la garde de 6h à 7h où quelque chose comme ça. Jaques, mon companion de kayac et de tente dort en fait peu et a décidé de finir les 3 dernières gardes à lui tout seul....  C'est gentil mais ceux qui n'ont pas fait leur garde comme moi se sentent un peu hors du coup apres cette première nuit.

Nous petit déjeunons. Au menu comme pour les dix jours à venir, café, thé, lait et chocolat en poudre et céréales diverses et variées. Dûr dur pour moi qui ne suis pas vraiment céréales dans du lait. Seul le kinoa soufflé me plait.

10h30, nous partons nous ballader autour du camp. La vue est magnifique. Stéphane compte repérer le temps qu'il fait dans le fjord pour organiser notre départ vers notre prochain camps. Comme ce sera souvent le cas pour les jours à venir, il scrute la mer à la recherche des moutons (mhéééé, y'a pas de mhééé) sur les vagues qui annoncent en principe la limite à laquelle on ne pourra pas kayaquer.

Notre camp est situé à côté de trois barraques que 300m de rails relient à la plage. Un vagonnet est encore là. La présence du rail nous fait penser que le lieu à peut être servie au dépeçage de baleines.

Une fois le repas de midi, nous nous prèparons à lever le camp. Nous replions les tentes et ramenons tout sur la plage. Vient le moment du chargement. C'est très sport. Il faut réussir à tout rentrer dans les kayacs, chose qui n'a jamais été faite auparavant puisque nous avons été déposés avec armes et bagages directement sur la plage. Nous bourrons les extrémités des kayacs avec les sachets de pâtes et autre denrées "déformables". Ensuite viennent les boites de conserves, puis les tentes, duvets sacs étanches. Ce premier chargement nous occupe une petite heure. Ils ne nous reste plus qu'à enfiler de nouveau les combi et gilets et nous pouvons décoller. Il est 14h30.

Nous voilà partis sans le savoir pour 7h de kayac. Cette fois ils sont chargés et même si ils on gagné en stabilité, cette première journée est vraiment rude. Nous partons face au soleil "couchant" et je réalise assez rapidement que j'ai laissé mes lunettes dans ma polaire (dans la combi). Il faut bien que quelqu'un fasse le boulet, aujourd'hui c'est moi. Au bout d'une heure j'abdique et je demande à Stéphane d'essayer de les récupérer, il doit pour cela ouvrir ma combi dans mon dos. La récupération des lunettes est assez sport sur l'eau. Nous faisons un pause au bout de 3h histoire d'avaler vite fait une soupe faite avec l'eau chaude qui nous avons dans des thermos. Les paysages sont beau car le temps est radieux mais assez monotones à mon gout. J'ai du mal à imaginer que nous sommes en mer, j'ai toujours l'impression que nous naviguons sur un lac d'altitude le long d'interminables moraines.

22h, nous arrivons enfin en vue de la plage ou nous allons monter notre prochain camp....